#1 07-05-2023 13:55:57

piakos
Membre

les réactions chimiques dans le nettoyage de tableaux

Bonjour,
Actuellement en classe de terminale, je dois, pour la fin de l'année scolaire, préparer mon Grand Oral, épreuve du baccalauréat se résumant dans les grandes lignes à un simple exposé. J'ai choisi pour thème de mon exposé les réactions chimiques nécessaires à la restauration de tableaux. Cependant, après de multiples de recherches sur internet, je ne suis toujours pas parvenue à identifier clairement les procédés chimiques derrière la restauration d'une oeuvre d'art car il est très difficile de trouver des articles et autres documents exposant le coté scientifique de la restauration. C'est pour ça que je m'adresse à vous pour vous posez quelques questions dont les réponses me seront d'une très grande aide. En voici quelques une :

1) Au cours de mes recherches, j'ai pu constater que le décrassage et l'allègement du vernis mettaient en jeu seulement des réactions de dissolutions. Y a -t-il d'autres types de réactions qui interviennent dans la restauration de tableaux, comme par exemple des réactions acide-base ? Si oui, lesquelles ?
2) Arrive-t-il que, lors d'une restauration, une réaction chimique soit trop lente et donc que des facteurs cinétiques soit employés afin de raccourcir le temps de réaction ?

Merci d'avance!

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#2 08-05-2023 08:10:05

Denis
Moderateur

Re : les réactions chimiques dans le nettoyage de tableaux

Bonjour,

Alors en complément de ce que vous avez déjà ju, avez-vous vu cet article : http://3atp.org/nouvelles-techniques-de … -peintures et la chimie intervient certes dans les processus de nettoyage et d'allègement, mais aussi dans les processus de remisage (http://3atp.org/Apercu-des-techniques-de-refixage).

Par rapport à votre première question, attention de bien faire la différence entre décrassage et allègement. Le premier élimine la saleté qui se dépose sur la couche picturale et utilise des solutions plutôt neutres ou légèrement basiques alors que le second s'attaque à une couche constitutive du tableau (le vernis) et utilise des solvants volatils.

Sinon, sur des vernis très durs, il arrive que l'on soit obligé de ramollir la résine sans arriver à la dissoudre (par exemple avec du DMF (diméthylformamide)) puis à profiter de ce ramollissement pour l'araser au scalpel.

Bien entendu pour le nettoyage et l'allègement, on a à faire à des réactions de dissolution et c'est pour les refixages et la retouche que l'on va vers d'autres réactions comme la polymérisation. Regardez du côté des fiches techniques (http://3atp.org/-fiches-techniques-).

Pour votre seconde question, la restauration de tableau est un métier qui nécessite du temps. Un temps d'analyse, un temps d'action avec des temps de séchage, et même des temps de contemplation... mais on accède jamais rien ! On réactive comme pour le doublage au plextol réactivité au xylène, on chauffe comme pour diverses opérations de refixage ou de rentoilage et doublage... mais jamais on n’accélère. Accélérer c'est forcer et forcer c'est prendre un risque de rupture. Donc, de la même façon que les accélérateurs de séchage sont plutôt déconseillés en peinture, toute action pour "que ça aille plus vite" est totalement proscrite en restauration.

Voilà, j'espère que cela vous aide.
Le site https://www.kikirpa.be/fr/ de l'institut royal du patrimoine artistique édite de très bons livres sur la chimie dans la restauration de tableau... allez jeter un œil sur leur site.

Restant à votre écoute et vous souhaitant bon courage pour votre orale.
Cordialement,
Denis


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