Association des amis de l'atelier du temps passé

Fiche technique : adhésifs

Plextol B 500 et B 360

Résines synthétique

Présentation Aspect blanc laiteux, légèrement visqueux et de moyenne viscosité. Résine parfaitement stable sur prévisionnel de 30 ans dans des conditions climatiques favorables. Après séchage, le Plextol donne un film transparent, incolore, très souple.

1 Généralités

 Résine acrylique en dispersion à base de :

  • 60 % d’acrylate d’éthyle + 40 % de méthacrylate de méthyle dilué dans un mélange solvant + eau
  • 49 % d’extraits secs + 51 % de solvant et d’eau

Remarque : Il faut tenir compte de cette présence d’eau pour les diagnostics.

Remarque : Si le produit garde un aspect laiteux, c’est que la résine n’est pas sèche.

Préparation

Diluable dans l’eau mais totalement insoluble dans celle-ci après séchage.

Soluble dans les carbures aromatiques : white spirit, essence de térébenthine, toluène, cétones, esters et acétate (plus le solvant est actif, plus la réversibilité est aisée).

Lors d’un doublage, d’une pose de pièces ou de bandes de tension, il faut épaissir absolument le Plextol B 500 avec du Rohagit (en vente chez Laverdure), produit inodore, non toxique, très facile à utiliser, économique (un bouchon = 1 litre). Mélanger peu à peu un bouchon de Rohagit dans le Plextol en agitant au fouet jusqu’à ce qu’on obtienne la consistance d’une mayonnaise. Si le mélanger trop épais, il suffit de rajouter du Plextol. Le mélange se conserve très longtemps dans un endroit sec. Si des bactéries ou des champignons apparaissent, c’est à cause du récipient ou des ustensiles utilisés qui n’étaient pas propres.

Miscibilité

Le Plextol est miscible dans la plupart des résines acryliques et même vinyliques pour les rendre éventuellement plus adhésives : alcool polyvinylique et émulsion d’acétate de polyvinyle (PVA).

Les Plextols sont d’une utilisation très facile. Ils peuvent se mélanger entre eux (500, 498, 360...)

Propriétés

Très bonne propriété mouillante et excellente capacité de pénétration.
Allongement : le Plextol B 360 est plus élastique (allongement de 1000 %) et donc moins réversible que le B 500 (allongement de 600 %).
L’utilisation classique en restauration recommande d’employer le B 500.
Aspect satiné.

Réversibilité

Réversible dans l’acétone (peu pénétrant et d’une grande volatilité) et le toluène. On peut mélanger les deux. L’arrachement se fait après ramollissement de la résine aux solvants.

On peut améliorer la réversibilité en intercalant une tarlatane (recommandée en cas de déchirures complexes) ou un intissé entre les deux toiles.

Inconvénients

Contient de l’eau : épaississement obligatoire au Rohagit (1 bouchon pour 1 kilo de Plextol)
Attention au diagnostic : toile réactive, tissage serré à très serré...

Séchage très rapide : quelques minutes avant le début de la polymérisation : à utiliser de manière prompte !!! Éventuellement, à réactiver au toluène.
Craint le gel : perte de liaison interne à 0°.
Peut tacher le revers de la toile neuve — selon sa structure. Envisager un doublage aveugle en finition (coût supplémentaire de matériaux et de main-d’œuvre)

Avantages

Maîtrise de la viscosité : contrôle de la pénétration.
Résine non toxique quand elle est utilisée " dans le frais ".
Allongement minimum de 600 % : grande élasticité et souplesse.
Coût : bon marché.

Plextol B 500

Il peut supporter un allongement de 600 % : soit 1 cm pour 6 cm lors de l’arrachage ; il a donc une très grande élasticité après séchage.

La température minimum de ramollissement est de 30°. C’est une résine qui peut être utilisée à froid, mais elle est améliorée par l’apport de chaleur.

Remarque : Utilisation du Plextol B 500 avec un fer à 80°quand le tableau supporte la chaleur.

Plextol B 360

Allongement de 1000 %, donc plus puissant et moins réversible.

À réserver pour les très grands formats ou les matériaux structurés lourds (art contemporain).

Résines approchantes

Lascaux 498-360 HV

Mêmes propriétés que le Plextol B 360.

Primal AC 33

Employé comme consolidant des peintures murales (mat, donc sans modification d’indice de réfraction) en dilution de 5 à 10 % dans de l’eau.
Utilisé en badigeon ou en pulvérisation (+ Beva D8).

Il est utilisé :

Méthodes de doublage au Plextol

Deux méthodes selon le diagnostic des tableaux :

Méthode au Plextol " dans le frais "

Sur des tableaux supportant l’eau et la chaleur modérée : méthode appliquée pour les œuvres des XIXe et XXe siècles, modernes et contemporaines, ayant un support peu réactif et supportant l’apport de chaleur.

Attention au test d’humidité si la toile est serrée à très serrée

Méthode simple, rapide et peu coûteuse (possible sur table chauffante à basse pression)

Attention : tous les problèmes de refixage refixage Le refixage est l’opération permettant de redonner de la cohésion à un ensemble couche picturale/préparation seulement, ou un ensemble plus étendu de strates du tableau. Ce peut être aussi une opération permettant la reprise de clivage interne à un feuil du tableau. doivent être résolus avant le doublage sur la face et au dos (écaillages, soulèvements, pulvérulence, déchirures, lacunes, mastics, incrustations...)

La toile de polyester peut être tendue sur un bâti ou préparée à plat pour la table chauffante.
Penser à poser un melinex sur le fond du plan de travail (pas de papier !!!)

  1. Avec une spatule crantée, mettre du Plextol épaissi au Rohagit sur la toile neuve au même format que celui de la toile ancienne.
  2. Armature interne

Deux possibilités :

  • tarlatane : choisie pour consolider une toile trop fine avec une couche picturale épaisse ou pour résorber des déchirures complexes. Poser la tarlatane en intercalaire et veiller à ce que le Plextol remonte bien par les trous du tissage. Éventuellement, en remettre à la main et masser l’ensemble (pas trop longtemps !!!) Séchage rapide !
  • intissé : choisi pour doubler une couche picturale fine sur une toile fine, car la tarlatane risque de marquer sa trame sur la CP par la pression portée dans des matériaux ramollis par l’humidité et la chaleur. Il faut l’enduire légèrement, mais régulièrement, sur les deux faces (à la main) car il est non poreux.

Nota : On peut utiliser en renfort une ou plusieurs tarlatanes et intissés, et même combiner tarlatane et intissé.

  1. Dès que le Plextol est homogène, on pose la toile ancienne, CP vers le haut, protégée par un bolloré libre.
  2. Repasser l’ensemble régulièrement jusqu’à ce que le produit devienne translucide sur les bordures (séchage très rapide).
  3. Soulever et enlever le melinex siliconé (Ne pas utiliser de journaux, comme pour un rentoilage !!!) ; il bloque l’évacuation de l’humidité, mais il est nécessaire pour éviter que la toile du dessus ne colle au plan de travail.
  4. Repasser à nouveau.
  5. Laisser sous presse jusqu’au refroidissement de la couche picturale.
  6. Remonter la toile sur le châssis. La toile est plus souple et ses bordures sont moins cassantes que lors d’un rentoilage à la colle de pâte.
  7. Envisager un doublage aveugle, car selon la texture de la toile neuve utilisée, des marques de colle peuvent filtrer et tacher le dos.

Méthode au Plextol réactivé

Méthode dangereuse en raison des vapeurs toxiques de toluène.

Utilisée pour des tableaux ne supportant pas l’eau, le Beva film 371, sur toile fine et serrée

  1. Après avoir déposé le Plextol épaissi au Rohagit sur la toile neuve, laisser sécher jusqu’à transparence complète.
  2. Pulvériser ou badigeonner du toluène pour redonner une viscosité de surface.
  3. Poser le tableau ancien, CP vers le haut s’il supporte la chaleur, sinon le retourner et travailler " à l’aveugle " pour réduire l’apport de chaleur sur la CP.
  4. Repasser (masque et ventilation obligatoires à cause des vapeurs toxiques du toluène) ou mettre sous table à basse pression (de préférence).